Karin Boye "Kallocaïne" (Les Moutons électriques, coll. Hélios, 2016), trad. Leo Dhayer

Publié le par Fabrice Mundzik

Je viens d'achever la lecture de Kallocaïne, un roman de Karin Boye traduit par Leo Dhayer.

Je ne connaissais ce roman que de réputation, repoussant sa lecture depuis des années. Bref, la parution de cette nouvelle traduction dans la Collection Hélios, bien plus fidèle que celle des éditions précédentes, selon les spécialistes, m'a semblé être l'occasion idéale.

Bien que datant des années 1940, la thématique reste, hélas, d'actualité :

« Dans une société où la surveillance de tous, sous l’œil vigilant de la police, est l’affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l’État Mondial l’outil de contrôle total qui lui manquait. En privant l’individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne. »

En cette période où « état d'urgence », « surveillance », « contrôle », « délation », etc. sont les maîtres-mots, il y a une espèce de résonance dans Kallocaïne qui fait froid dans le dos...

Pourtant les (més)aventures de Leo Kall sont et restent prenantes ; l'envie de connaître son destin nous tient au fil des pages.

C'est aussi là la force de ce récit de Karin Boye : la description de la fin prochaine de toute intimité, mise en parallèle avec une plongée dans l'intimité de l'homme qui est à l'origine de cette arme ultime, tant souhaitée par le régime totalitaire en place !

Kallocaïne est peut-être « une des quatre principales dystopies du XXe siècle », je ne sais pas, n'étant pas vraiment amateur de classements, mais une certitude toutefois : Kallocaïne est un grand roman !

Inutile de tergiverser, cette œuvre visionnaire de Karin Boye est à lire absolument.

Bien... mais quel est le rapport avec Renée Dunan ?

Voici quelques extraits de "Karin Boye (1900-1941). Repères biobliographiques", par Leo Dhayer :

  • "poétesse et romancière reconnue"
  • "féministe, progressiste, pacifiste"
  • "elle s'engage au sein du groupe « Clarté », mouvement internationaliste du Français Henri Barbusse"

Voilà qui fait étrangement penser à Renée Dunan...

J'ajoute que l'ambiance de Kallocaïne est très proche de celle de La Dernière jouissance, roman signé Renée Dunan : si vous en avez aimé un, n'hésitez pas à vous plonger dans l'autre !

... et n'hésitez pas à rejoindre la page Facebook dédiée à l'oeuvre de la suédoise Karin Boye, sa vie est réellement passionnante.

A lire aussi :

Ethel Mac Singh "La Suède" (1920)

Renée Dunan, "Le Danemark" (1921)

R.-L. Elestern "La Norvège" (1921)

Karin Boye "Kallocaïne" (Les Moutons électriques, coll. Hélios, 2016), trad. Leo Dhayer

Karin Boye "Kallocaïne" (Les Moutons électriques, coll. Hélios, 2016), trad. Leo Dhayer

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