Renée Dunan : Récits préhistoriques
Ce dossier sur les récits préhistoriques de Renée Dunan aurait pu s'intituler "Renée Dunan et J.-H. Rosny aîné", tant les liens entre les deux auteurs sont étroits dans ce domaine romanesque.
C'est d'ailleurs le titre utilisé sur le Blog dédié aux frères J.-H. Rosny, puisque cette synthèse le concerne directement !
L'influence du vieux Maître est nettement décelable et son opinion est importante pour Renée Dunan.
Lors d'un entretien, en vue d'écrire un article sur lui, Renée Dunan a rencontré J.-H. Rosny aîné et lui a parlé de son projet d'écrire un roman préhistorique.
Cette information nous est donnée dans une L.A.S.
, datée du 2 juillet 1920, dans laquelle Renée Dunan écrit à J.-H. Rosny aîné :"Vous savez, mon roman, c'est préhistorique : La Découverte du métal. Ne me prenez pas le sujet car je serais écrabouillée d'un seul coup. Laissez le moi encore un an..."
Elle s'adresse à lui en écrivant "cher monsieur", mais avoue dans son courrier : "je fis parade de mes belles relations, montrai ma Vague Rouge offerte par le maître", ce qui est plutôt rare de sa part !
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Un roman qui se passe voici une vingtaine de milliers d'années. En un monde de passions simplifiées et primitives, la vie devait prendre un peu l'aspect de ces aventures à répétition qui font l'attrait des livres de Dumas père.
J.-H. Rosny mène ses héros de périls en périls avec une continuité dont on ne sent pourtant pas la fatigue parce que le style est prodigieusement riche, et les âmes ancestrales attrayantes dans leur mystère, auquel Rosny ne fait aucun tort.
Il faut savoir qu'à cette époque, Renée Dunan et J.-H. Rosny aîné collaboraient tous les deux à Floréal. A ce sujet, lire le DOSSIER : J.-H. Rosny aîné dans Floréal sur le Blog J.-H. Rosny.
Précisons aussi que Fanny Clar, une autre "habituée" de Floréal connaissait bien Renée Dunan. Nous aurons l'occasion de revenir sur leurs relations.
Curieux homme que Rosny, et dont le destin, qu'il analysa pourtant comme aucun homme ne fit jamais, joua avec la plaisante ironie du chat repu s'amusant avec le souris.
Âme d'aventurier prêt à vivre « en marge », il dut, ayant un foyer, s'astreindre à un travail forcené et parfois médiocre. Manieur d'idées génial, ayant illuminé tous les domaines psychiques qu'il sonda, il confectionna aussi d'innombrables œuvres pour des journaux de modes, des périodiques enfantins, des revues vouées à la platitude […]
Rosny fut longtemps un bourgeois sans lustre en lutte avec les nécessités sociales. Il y a du raté chez ce génie authentique comme il y a du raté chez Balzac. Et pourtant, il a procréé des livres qui témoigneront d'un cerveau fait pour les recherches les plus surhumaines.
Il a reculé les limites tactiles et lumineuses du style. Il a tenté des romans impossibles et fait, peut-être là-même, ses chefs-d’œuvre.
Une des meilleures analyses que j'ai eu l'occasion de lire !
Renée Dunan écrit même, dans
que "Certains morceaux de Rosny dans Vamireh et tant d'autres constituent de la poésie" (C'est R. D. qui souligne).Elle évoque aussi,
"le génie créateur de cet écrivain qui porte aujourd'hui, seul de toute la littérature, la gloire d'avoir créé un monde [...] C'est dans les âmes qu'il lit les humains".Après la remise du prix Goncourt en décembre 1922 (que Renée Dunan pensait recevoir), le ton change : elle devient plus incisive vis à vis de J.-H. Rosny aîné.
Mais ceci est une autre histoire, à l'origine du roman "Le Prix Lacombyne", publié chez Mornay en 1924...
Les relations entre Renée Dunan et "Le Roman de la fin des Hommes" (Les Moutons électriques - 2015).
sont évoquées dans "Je suis seule au monde de mon avis, ce qui est loin au demeurant de me donner tort…", la préface du recueilLes récits préhistoriques de Renée Dunan sont proposés dans ce même recueil.
... à propos des frères J.-H. Rosny aîné et J.-H. Rosny Jeune, consultez le Blog dédié en CLIQUANT SUR CE LIEN.
Le roman préhistorique sur "La Découverte du métal", que Renée Dunan annonce à J.-H. Rosny aîné, n'est jamais paru.
Il est devenu une longue nouvelle, publiée dans Floréal, fin 1920, sous le titre " (listé dans la bibliographie sous le titre .
Ce texte fut repris et remanié, avant d'être publié en 1926 dans le recueil "Magdeleine" (car, contrairement à ce qui est indiqué dans les bibliographie, il ne s'agit pas d'un roman), sous le titre "Le Métal". Nous référençons cette version sous le titre ".
Ce recueil contient deux autres textes, qui ne sont pas inédits, mais présentés, eux-aussi, dans de nouvelles version :
".Dernière incursion connue (à ce jour) dans les temps préhistoriques, le recueil "Ces Dames de Lesbos" contient le conte "Les
".Marc Madouraud nous a d'ailleurs indiqué que ce texte avait été repris en 2002, dans le
Bibliographie
2015 - in Gandahar
1926 - in
)
1923 - in
[sous le titre "
L'
1926 - in
1927 - in
2002 - in Bulletin des amateurs d’anticipation ancienne et de littérature fantastique (BAAAF)
2015 - in Le Roman de la fin des Hommes (Les Moutons électriques)
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Une traduction de en mai 2015 chez Black Coat Press.
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